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WĒN URBAN STREETZINE

Nicolas Perruche : donner du sens au vivant !

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Nicolas Perruche est sans doute l’une de mes plus belles rencontres de l’année car comme toute rencontre inattendue on ne projette rien, on ne s’attend pas à grand chose, on laisse juste l’instinct prendre le dessus et puis on voit ce qu’il se passe !

Très discret sur la toile, on ne trouve pas de grands blablas sur lui mais sa scred et sa production parlent d’eux mêmes au travers de ses projets et de la présence de ses œuvres dans la rue.

Dessinateur, peintre, musicien autodidacte, pêcheur ? Qui est-il ? Inutile de chercher à le savoir et d’essayer d’en faire une biographie. Un conseil, essayez plutôt d’aller à sa rencontre lorsque le collectif des Monstreuil City Rockerz, ouvrent leurs ateliers au public.

Et là, j’avoue que ça tombe plutôt pas mal : les portes vous sont ouvertes à compter de ce jeudi 14 décembre jusqu’au samedi 23 décembre entre 16h et 21h00 : c’est le XMAS MARKET AUX EPERNONS !

Ça se tente non ? Mais comme je ne peux vous garantir qu’il y soit (mou haha) autant poser le cadre de sa philosophie de vie tournée sur le vivant.

Quel sens donnes-tu à ton approche « artistique » ?

Choisir un angle inhabituel pour mieux surprendre et redonner du sens à des lieux qui en ont plus.

Donner du sens c’est changer son point de vue afin d’apporter une vraie signification à son existence.

Tu as fait pas mal de grands formats dans la rue pourquoi ? Comment définis-tu ce spot ?

La rue est un réseau qui structure différents quartiers. C’est un espace public, un lieu de rencontre et d’échange.

L’art et la rue sont directement associés quand ont veux s’exprimer librement et s’affranchir des codes picturaux.
La rue à ses lectures, son cadre, ses exposants, c’est elle qu’il faut comprendre pour l’associer à l’art.

Je peins dans la rue pour les sensations qu’elle m’apporte, pour les gens que je rencontre et son impact dans le paysage.

Tu partages le même terrain que les « graffeurs » : comment te positionnes-tu vis à vis d’eux ?

Je connais et je respecte le graffiti mais ma démarche ne s’inscrit pas dedans.

Tu bosses principalement à l’encre et à la peinture acrylique : quel est ton rapport avec la matière que tu utilises ?

Je n’ai pas de rapport particulier avec la matière.
Chaque support est différent, tout dépend de ce que l’on veut y mettre et les moyens utilisés.
Pour moi, c’est pinceaux et rouleaux.

Spécialiste de la représentation du règne animal ? Avoue c’est grâce à la pêche que tout a commencé.

Hahaha, oui passionné par la pêche et les grands espaces mais pas spécialiste.
Observateur du réel et fasciné par le vivant, l’animal est rapidement devenu une source d’inspiration.

2019, exposition sur les méduses. C’est un leitmotiv dans ton inspiration les « jellyfish » ?

L’envie de liberté, de poésie et de stimuler l’imaginaire autour d’un être vivant encore méconnu.
Poser de la couleur et de la transparence pour en dégager une légèreté contemplative.

Si je résume : grâce du mouvement, transparence, lumière ?

Absolument, faire danser le vivant par le jeux des formes et des couleurs.

Est-ce donc cette fascination à comprendre la lumière qui t’a emmené à la rencontre des Ateliers Lorin, maîtres et peintres verriers de Chartres ?

Les ateliers Lorin m’ont complètement séduit.
Déjà pour le lieu chargé d’histoire (Chartres), pour ses artisans tous passionnés et passionnants.

Et oui, bien entendu pour le rapport à la lumière et la transparence autour d’un même sujet: le vitrail.

Comment s’est déroulée cette immersion d’une semaine ?

Une immersion dans un monde où la couleur traverse le temps.
Une partie théorique puis une partie pratique en atelier avec des études, du verre en fusion, du travail de la matière, l’utilisation de l’acide, du sablage, technique de peinture sur verre, grisaille, pigments etc.

In fine en « face à face » que me dirais-tu ?
Et si nos « regards croisés » délivraient des mots ? Est-ce par l’intelligence humaine (« craneos ») que le ballet des « méduses » nous n’arguerait ?

Belle métaphores autour des dernières expositions.
En effet, jeux de regards, comprendre sans pouvoir expliquer et donner du sens là où il n’y en a pas.
Laisser la rue s’exprimer pour mieux la lire.
Rester curieux et se dire qu’une fois fini, ça ne nous appartient plus.

Dernier grand projet de cette fin 2023 que tu aimerais partager ?

Novembre 2023 : une immersion au CHU de Nantes pour un projet autour de la peinture antalgique sur le thème des girafes.